Bien-être Vivre l'instant présent

L’importance des temps blancs

Prends-tu le temps… de prendre le temps? Dans un monde où tout va de plus en plus vite et où l’instantané devient la norme, force est de constater que notre cerveau est surchargé d’informations. Entre le classique « Que va-t-on manger pour souper? », « Chéri, as-tu penser au rendez-vous d’Arnaud? » et les différentes tâches quotidiennes, nous vivons de toute évidence dans la performance et l’action. Prendre le temps de ne rien faire ou de ne rien prévoir peut donc sembler… contre-intuitif. Et si, au contraire, il s’agissait exactement de ce dont on avait besoin?

Qu’est-ce qu’un temps blanc?

Les temps blancs sont l’antithèse des to do lists et des agendas. En fait, ils consistent à… ne rien faire.

À ne rien planifier.

C’est un bloc de temps à l’horaire qu’on laisse volontairement vide. Pas pour les imprévus : mais pour prendre le temps de juste « être ».

La méditation est un excellent exemple de temps blanc. Mais tu n’as pas besoin de devenir apprenti yogi pour profiter des bienfaits des temps blancs. Aller marcher dans la nature —sans but précis— ou boire tranquillement un café sur une terrasse sont eux aussi d’autres temps blancs.

Par exemple, depuis que je suis en télétravail, j’ai goûté au fait d’avoir plus de temps pour moi le matin. J’avais enfin du temps pour moi : faire du yoga, lire, écrire, méditer, marcher à l’extérieur… Et à tout moment de ma journée, je pouvais prendre cinq minutes pour sortir dans ma cours et profiter des rayons du soleil.

Dans ce dernier exemple, quand je fais ça, j’ai souvent les yeux fermés, et je ne fais rien d’autre.

Je ressens les chaud rayons du soleil sur ma peau.

La fraîcheur de la brise.

Je laisse la lumière créer des couleurs ou des patterns derrière mes yeux fermés.

Je suis. Point.

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Photo by Engin Akyurt on Pexels.com

Une question de culture

Dans ma vie d’avant, j’avais l’impression de courir partout : courir pour m’habiller et me maquiller, courir pour prendre l’autobus, courir pour déjeuner, courir pour revenir à la maison et faire le souper… Oui, je soufflais enfin une fois dans l’autobus. Mais j’en profitais généralement pour consulter mes médias sociaux, question d’optimiser mon temps. Ou bien je jouais à des jeux. Pas tellement ce que je qualifierais de «temps blanc».

Depuis que je n’ai plus besoin de courir le matin, je me sens plus sereine. Je me sens aussi plus libre, plus moi-même.

Même si mes journées sont plus remplies qu’avant, j’ai l’impression de profiter davantage de la vie et de chaque instant. Et surtout, je me sens moins pressée et bousculée par le temps.

Une de mes amies, qui est également dans le domaine du développement personnel, m’a fait une remarque bien intéressante dernièrement. Elle écoutait la série Les anneaux du pouvoir et dans un des épisodes, en attendant des nouvelles du roi (si je me souviens bien), un des personnage a proposé aux autres d’aller prendre le thé. Mon amie m’a dit qu’elle a réalisé, en regardant cette scène, à quel point les gens avaient plus de temps avant, et que notre ère moderne poussait au contraire à avoir tout le plus rapidement possible et à accomplir le plus de choses possibles également. On veut à tout prix remplir notre horaire par FOMO, ou Fear of missing out. «Avant, ils n’étaient pas au choix d’attendre», me confiait-elle.

Résultat : les employés et les gestionnaires, surtout les femmes, sont de plus en plus épuisées à la fin de leur journée et croulent sous le poids des responsabilités. Selon l’entreprise De Saison, qui aide à promouvoir et à implanter des habitudes de saine performance, 80% des gestionnaires affirmaient terminer leur journée de travail exténués au point où ils n’avaient plus aucune énergie pour autre chose en avril 2021. Un chiffre inquiétant qui montre la nécessité, selon moi, de ralentir et d’opter pour un rythme de vie plus lent.

Mettre notre cerveau à off

Les temps blancs sont en quelque sorte la porte d’entrée vers la pleine conscience ou le slow living. Les études démontrent que 20 minutes passées seul, en silence et à l’extérieur sont suffisantes pour abaisser notre taux de cortisol dans notre corps, et donc notre stress. On se détache ainsi de nos pensées : on les laisse vagabonder librement, portant davantage notre attention sur notre environnement immédiat.

La pleine conscience permet d’être plus attentive à ce qui se passe autour de nous, à prendre conscience de notre environnement et de nos actions. Nous sommes ainsi plus présentes et concentrées, ce qui nous fait prendre conscience de détails que nous n’aurions peut-être pas vus autrement.

En taisant le bruit intérieur de nos pensées, on obtient aussi plus de clarté et on fait de la place aux nouvelles idées. Dans la philosophie des yoga sutras, le Nirodha, ou le fait d’apaiser nos pensées et nos émotions, nous aide à accéder à notre purusa, la lumière de notre conscience intérieure, ou âme. C’est d’ailleurs le but de la pratique du yoga dans son ensemble.


Quelques idées de temps blancs :

  • Méditer;
  • Marcher dans la nature;
  • Faire du breathwork;
  • Prendre un bain;
  • Prendre un café à l’extérieur;
  • Lire un livre;
  • Marcher à l’extérieur;
  • Prendre cinq minutes pour regarder à la fenêtre;
  • Prendre un bain de soleil ou de lune;
  • Colorier.

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