Le mois de novembre est généralement un mois plus difficile pour le moral et l’énergie. Avec le changement d’heure, les températures froides, les arbres qui perdent leurs couleurs et les journées qui raccourcissent, il n’est pas étonnant que notre corps et notre esprit s’en retrouvent affectés. Moi-même, depuis quelques jours, mes émotions sont à fleur de peau, je me sens davantage fatiguée et j’ai l’impression d’être plus fragile, un peu comme un flocon de première neige qui tombe et fond au sol. Je me suis dit que je n’étais sans doute pas la seule, alors j’ai eu envie de te partager quelques trucs qui m’ont aidée ou qui m’aident actuellement à passer au travers de cette lente période de transition vers l’hiver.
Pourquoi sommes-nous plus déprimés à l’approche de l’hiver?
Savais-tu que chaque année, environ 18 % de la population canadienne et 15 % de la population française vit une déprime hivernale? Caractérisée par un manque d’énergie et un moral plus fragile, elle affecterait en majorité les femmes dans une proportion de 70 à 80 %. Donc si tu sens que tu as le moral plus à plat qu’à l’habitude et que tu as l’impression d’avoir moins d’énergie, tu es loin d’être la seule.
Cette déprime saisonnière serait en grande partie due à la diminution de la lumière naturelle pendant la période automnale. Comme les jours raccourcissent, il y a donc moins d’heures d’ensoleillement, si bien que nous y sommes par conséquent moins exposés. En effet, la lumière naturelle joue un rôle important dans la régulation de notre horloge biologique interne qui est responsable de nos cycles d’éveil et de sommeil, mais aussi de la sécrétion de certaines hormones dans notre corps. Le fait que le soleil se couche beaucoup plus tôt (un peu avant 17 heures par chez moi) combiné avec le changement d’heure peut donc déstabiliser tout ce système. De plus, la lumière du jour agit sur la sérotonine, aussi appelée «l’hormone du bonheur». Donc qui dit moins de lumière, dit aussi moral à la baisse.
Mais la particularité cette année, c’est qu’avec la pandémie, la situation peut être encore plus déprimante pour certaines personnes plus fragiles d’un point de vue psychologique. En effet, certaines ont perdu leur travail et demeurent dans l’incertitude face à l’avenir; plusieurs sont coupées de leurs proches et de leurs amis et le nombre d’activités disponibles est plus restreint en raison des mesures sanitaires.
Mes trucs pour contrer la déprime saisonnière
Heureusement, tu peux t’aider à traverser cette période plus difficile en prenant simplement de meilleures habitudes de vie. Je t’en propose ici quelques-unes qui me font le plus grand bien en ce moment. Je n’ai pas encore la prétention de les appliquer à la lettre chaque jour, mais en intégrant de deux à trois de ces astuces chaque jour, tu verras déjà peut-être une amélioration dans ton humeur et ton niveau d’énergie. L’important, c’est d’y aller à ton rythme et d’être indulgente envers toi-même.
1— Libérer ses émotions
Je suis une personne très sensible de nature. Beaucoup de choses m’affectent, parfois plus qu’elles ne le devraient. Et la fatigue accentue mes émotions qui deviennent alors plus intenses.
Une chose que j’ai apprise et dont je me rends compte avec une plus grande acuité aujourd’hui est qu’il est important de ne pas garder ses émotions pour soi. Ta tristesse, même si elle ne te semble pas justifiée, est là pour t’envoyer un message. C’est un mal nécessaire. Les émotions sont comme une brûlure : elles sont un signal d’alarme pour nous avertir que quelque chose ne va pas. C’est pourquoi il est important de les écouter et de ne pas les garder pour soi.
Dans mon cas, l’art —et plus particulièrement l’écriture— a toujours été un excellent exutoire pour mes peines, mes douleurs et mes doutes. Le simple fait d’écrire ce qui me tracasse me permet de regarder ce sentiment en pleine face, mais surtout, de le libérer. La poésie est mon style d’écriture de prédilection, car il permet de faire du beau avec ces sentiments qui sont parfois mal vus dans notre société. Ça fait du bien au cœur qui se sent alors plus léger, libéré, mais on a aussi un sentiment d’accomplissement incomparable par la suite après avoir écris un poème, je trouve.
Il est possible que tu détestes écrire, ou que la poésie ne soit pas du tout ton point fort. Mais il existe plusieurs autres formes d’art qui permettent exactement la même chose : le dessin, la peinture, la musique, le chant… Sinon, tu peux aussi simplement en parler à une amie ou décrire comment tu te sens dans un journal.
Quelques façons d’évacuer tes sentiments :
- Tenir un journal quotidien;
- Écrire des poèmes;
- Pratiquer une forme d’art (écriture, dessin, peinture, etc.);
- Parler à quelqu’un de confiance;
- Bouger;
- Méditer.
2— Bouger
C’est reconnu : l’activité physique est un excellent antidépresseur. Non seulement bouger permet de te changer les idées en te faisant oublier tes problèmes, mais cela redonne de l’énergie. Il est en effet prouvé que le sport agit à la fois sur la bonne humeur et sur la réduction de la douleur. Ceci s’explique par le fait que l’activité physique fait augmenter le taux d’endomorphines dans ton corps : celles-ci ont pour effet de réduire la douleur et de provoquer un état euphorique. Pratiquer un sport active également la transmission de la sérotonine dans les cellules du cerveau, cette hormone dont je te parlais plus tôt qui engendre la bonne humeur.
Les experts recommandent d’ailleurs de faire au moins 30 minutes d’activité physique modérée par jour afin de réduire les risques d’accident cardio-vasculaire et augmenter son espérance de vie. La bonne nouvelle, c’est que ces 30 minutes n’ont pas besoin d’être faites en continue ou de façon intense pour avoir un effet sur notre santé. Ainsi, trois sessions de 10 minutes ont autant de bienfaits qu’une seule session de 30 minutes. Même, il serait préférable d’en faire un peu chaque jour plutôt que de ne faire qu’une seule longue activité physique par semaine.
Tu n’as pas envie de courir ni de soulever des poids? Ça tombe bien : tu peux avoir les mêmes bénéfices si tu marches 10 000 pas par jour. En général, nous marchons la plupart du temps à raison de 4 000 à 6 000 pas par jour, soit environ la moitié de ce qui est recommandé. Pour intégrer davantage la marche dans ta routine quotidienne, tu pourrais par exemple troquer la voiture contre les transports actifs, marcher pendant que tu es au téléphone, etc. Tu pourrais aussi en profiter pour aller prendre une marche à l’extérieur pendant tes pauses ou sur l’heure du dîner, ce qui aurait aussi l’avantage de te faire profiter des bienfaits de la nature et de l’air extérieur.
Avec la pandémie, l’offre de programmes d’entraînement en ligne a littéralement explosée : tu peux ainsi t’entraîner chez toi, dans le confort de ton foyer. Une des plateformes qui connaît la plus grande croissance à l’heure actuelle est probablement BeachBody, qui compte plus de 500 programmes en tous genres : musculation, danse, boxe, course, yoga, méditation… Il y en a vraiment pour tous les goûts!
Quelques façons de bouger plus :
- Marcher davantage;
- S’abonner à un programme d’entraînement en ligne;
- Troquer la voiture pour les transports actifs;
- Être debout le plus souvent possible;
- T’asseoir sur un ballon d’exercice plutôt qu’une chaise pour travailler.
3— S’offrir de la douceur
Parfois, quand le moral et notre batterie sont trop à plat, mieux vaut faire preuve de bienveillance envers soi-même et prendre soin de soi en s’offrant des moments de calme et de douceur. Les Danois l’ont bien compris avec le hygge, un art de vivre qui leur permet d’apprécier davantage les petits moments de la journée, même pendant les journées grises et froides de l’automne et de l’hiver.
Quelques idées pour être plus douce envers soi-même :
- Ralentir le rythme;
- Pratiquer le hygge;
- Pratiquer des loisirs «slow» comme la lecture, le tricot ou le yoga;
- Porter des vêtements chauds et doux;
- Boire des boissons chaudes;
- Méditer.
4— Augmenter son exposition à la lumière naturelle
Puisque la déprime saisonnière serait en grande partie causée par une diminution de l’exposition à la lumière naturelle, il serait donc logique de penser en limiter les effets simplement en augmentant notre exposition à cette dernière. Profiter le plus possible de l’extérieur peut donc s’avérer une excellente façon d’améliorer notre humeur et notre énergie en cette période plus grise.
Mais il faut se rendre à l’évidence qu’il n’est pas toujours possible de passer plus de temps à l’extérieur. Notre horaire de travail, par exemple, peut nous offrir moins d’occasions pour profiter de la lumière du jour. C’est le cas notamment si on travaille de nuit.
Heureusement, il est possible d’augmenter son exposition à la lumière dite «naturelle» grâce à la luminothérapie. Plusieurs lampes à cet effet sont disponibles sur le marché, et j’ai moi-même eu la chance d’avoir accès à l’une d’elles sur mon lieu de travail d’avant la Covid. Résultat? J’ai pu effectivement constaté une augmentation de mon niveau d’énergie. Pas au point de fracasser des records, mais quand même. Je demeure donc convaincue des bienfaits de l’utilisation d’une lampe de luminothérapie pour les gens qui auraient tendance à souffrir de déprime hivernale.
Quelques idées pour augmenter son exposition à la lumière naturelle :
- Utiliser une lampe de luminothérapie;
- Aller davantage à l’extérieur;
- Avoir le plus possible des vues sur l’extérieur.
5– Bien manger
Ton alimentation peut avoir une grande influence sur ton niveau d’énergie tout au long de la journée. Certains aliments, comme les sucres raffinés (bonjours, les bonbons d’Halloween!), ont ainsi tendance à augmenter ton énergie pour une très courte période, suivi d’une diminution presque aussi drastique de celle-ci. D’ailleurs, une étude menée dans plusieurs pays aurait trouvé une forte corrélation entre la consommation de sucres raffinés et le taux de dépression.
Mais ce que l’on sait un peu moins, c’est qu’il existe aussi des aliments qui contribueraient à lutter contre la dépression. Ce serait le cas des aliments riches en Oméga-3, en vitamines B9 (acide folique), B12, B6 et en tryptophane. Un apport suffisant en vitamine D serait également important, car une carence pourrait favoriser un état dépressif.
Mais au-delà de manger plus de certains aliments jugés plus propices à un meilleur moral, une alimentation saine et équilibrée est la véritable clé pour se sentir bien dans sa peau au quotidien. Diminuer les aliments transformés, manger plus de fruits et de légumes et limiter sa consommation de sucres raffinés est un excellent moyen d’améliorer sa santé physique et morale de façon durable.
Quelques aliments à privilégier pour lutter contre la déprime hivernale :
- Poissons;
- Fruits et légumes;
- Légumineuses;
- Viandes;
- Noix;
- Jaunes d’oeuf;
- Graines de chia, de chanvre ou de citrouille;
- Lait et produits laitiers;
6— Oser porter des couleurs vives
Je ne sais pas pour toi, mais j’apporte chaque jour une grande importance aux couleurs que je choisis de porter. Elles doivent refléter ma «personnalité» du moment, donc comment je me sens ou comment je souhaite me sentir ce jour-là.
Je ne suis donc pas surprise que la science semble appuyer ce que j’ai toujours pressenti, soit que les couleurs influencent notre perception des choses.
Je t’ai déjà fait part dans un ancien article de quatre astuces afin de te sentir mieux grâce à tes vêtements. L’une d’elles était d’oser la couleur. Celle-ci est particulièrement efficace en hiver. As-tu remarqué que l’on avait tendance à porter davantage de noir et de gris en hiver? Ces couleurs ont tendance à être déprimantes, alors que les couleurs vives comme le jaune, le rouge et le orange ont instantanément un effet vitaminé qui nous remonte le moral et augmente notre niveau d’énergie. Porter du rose, considérée comme une couleur euphorisante ou douce selon la teinte, aurait aussi un effet bonne humeur.
En plus de rehausser notre humeur, les couleurs vives donnent souvent un teint plus lumineux et réveillé… Alors ouste le noir et bonjour la couleur!
7– Donner un répit à son corps
Avant de penser à des solutions pour être moins fatiguée, as-tu aussi pensé que ton corps t’envoyait peut-être le message qu’il avait besoin de se reposer? On a parfois tendance à écarter cette option du revers de la main en se disant que ça va passer, qu’on va prendre un café et qu’on va aussitôt se donner le petit boost d’énergie nécessaire pour compléter notre to do liste du jour. Mais peut-être que, au fond, ton corps a besoin justement de récupérer.
Ça peut paraître contreproductif de dormir plus à première vue, mais penses aussi à ceci : plus tu es fatiguée, plus ton système immunitaire se retrouve aussi affaibli. Et se remettre d’une maladie peut demander plusieurs jours de repos forcé.
Du temps que j’allais encore au bureau (ça me semble si loin!), j’avais pris l’habitude de faire une sieste de 15 minutes après le dîner quand je me sentais fatiguée et que j’avais visiblement de la difficulté à me concentrer. Concrètement, je m’allongeais au sol sur un tapis de yoga (et parfois même directement sur le tapis de mon bureau), je plaçais un bandeau autour de mes yeux et je glissais un oreiller sous ma tête, puis je partais une minuterie de 15 minutes. Je n’arrivais jamais à m’endormir totalement pendant ce laps de temps, mais j’arrivais quand même à arrêter le temps et à calmer mes pensées, ce qui me faisait beaucoup de bien. J’avais ensuite plus de facilité à me concentrer pour le reste de l’après-midi.
Avec le changement d’heure automnale, je ressens aussi le besoin de me coucher plus tôt. Bien que j’aie l’impression de perdre de précieuses minutes à moi le soir, je me suis rendue compte que j’en avais vraiment besoin. Ce n’est plus une question de «dois-je le faire ou non» : c’est devenu une évidence.
Et toi, comment vis-tu la période automnale? As-tu tendance à être davantage déprimée avec l’arrivée du mois de novembre et le changement d’heure? Si oui, as-tu d’autres trucs pour essayer de remonter ton moral et ton niveau d’énergie? N’hésite pas à me faire part de ton expérience en commentaire.
Que des excellents conseils, j’apprécie!
Novembre a toujours été le mois de l’année le plus difficile à traverser pour moi. Nous sommes dans une phase d’attente (attendre la neige, attendre Noël, etc.) et je trouve ça déprimant. Continuer de bouger et de bien manger sont vraiment importants.
Oui, tu as raison : on est entre l’Halloween et Noël, si bien qu’on se retrouve dans une sorte de période d’attente… Je suis contente que mes conseils trouvent écho chez toi. 😊 Et j’y pense : j’aurais pu mettre un 8e point, soit commencer à se mettre dans l’ambiance de Noël plus tôt! 😄 Mais ça ne fait pas consensus chez tout le monde ha ha!